Eric-Emmanuel Schmitt
C'est un auteur que j'ai découvert l'année dernière, en lisant "La part de l'autre" ,qui est devenu mon livre favori. Récemment j'ai décidé de lire d'autres livres de cet écrivain et je n'ai pas été déçue!! J'ai lu "La secte des égoïstes" et "L'enfant de Noé" qui m'ont énormément plus... Le dernier livre cité raconte l'histoire d'un petit garçon juif caché par un prêtre (pour faire court!!) et il m'a particulièrement touché car une de mes très grandes amies est juive et nous parlons souvent de l'Holocauste ensemble. En lisant cet ouvrage on aurait presque envie de se convertir au judaïsme!!! Mais je suis depuis plusieurs années dans une position "sans religion", même si je ne rejette pas la possibilité qu'une force existe au-dessus de nous, mais je suis trop blessée par toute la haine et les dérives qui existent au nom de telle ou telle religion alors je n'arrive plus à me considérer comme appartenant à un culte (catholique en l'occurence mais ma famille n'est pas pratiquante). Bref je m'éloigne du sujet!!
Le premier livre que j'ai lu de cet auteur est donc "La part de l'autre" qui est un livre très troublant sur la part d'horreur que l'on peut receler en nous sans le savoir car le livre traite d'un part de l'h(H)istoire d'Hitler telle qu'on la connait malheureusement tous et d'autre part de la vie d'un certain Adolf H.. Le principe est simple: d'un côté un homme est refusé au concours d'entrée des Beaux-arts et à force d'échecs, d'humiliations, d'espoirs déçus va devenir un véritable monstre, et de l'autre cet homme y est admis, sera traité par Freud pour ses troubles psychologiques et s'épanouira dans une vie artistique.
Ce livre nous montre les jeunes années d'Hitler quand il est encore un homme "normal" et on le perçoit comme un "humain" avant d'arriver dans le récit à l'homme plein de haine. On "compatit" sur le début de sa destinée alors qu'il s'agit du plus grand monstre du 20e siècle (voire de l'Histoire?). Mais l'auteur voulait justement montrer cela, le fait que dans ses jeunes années, il était un homme névrosé certes mais pas un monstre et que c'est son parcours qui petit à petit l'a rendu inhumain. Alors bien sûr que tout le monde ne deviendrait pas un tel homme même avec un tel parcours, mais néanmoins on en vient à se poser des questions et à ne plus se considérer de façon aussi blanche qu'il n'y paraît! Et si j'avais eu les mêmes cartes que lui? Qu'est-ce que j'en aurais fait? C'est toujours facile de juger quand on est dans une position confortable mais il est vrai que l'on ne sait pas quelle "part de l'autre" on cache. On ne sait pas ce que serait vraiment devenu Hilter même s'il avait été reçu aux Beaux-arts, mais en refermant ce livre on aimerait pouvoir revenir dans le passé et truquer les résultats de ce concours...